Le Lâcher prise


Voici un petit récit véridique…  

Il était une fois dans un village japonais, un personnage d’un âge certain qui traversait tranquillement la rue principale lorsqu’un autre individu beaucoup plus jeune et fier de posséder certains talents de sabreur, qui lui conféraient une certaine notoriété auprès d’une foultitude d’élèves…

Heurta le vieil homme et se mit à vociférer des menaces de mort, et tout en tirant son sabre hors du fourreau, le défia en combat singulier…


Le vieil homme se fonda en excuses, mais devant les invectives du jeune malotru, ne put que demander un report de 24 heures, sur ce duel, dont l’issue paraissait déjà certaine…




Le jeune Samouraï  accepta, et donna rendez vous au vieil homme pour le lendemain soir, même lieu, même heure…


Le vieil homme décida tant qu’à mourir, de ne pas se laisser faire ainsi, et tout du moins de pouvoir essayer de défendre un tant soi peu sa vie…

Et pour cela il alla voir le plus grand dojo du village, où régner un grand Maître de l’art du sabre… 

Il lui expliqua, le duel du lendemain, et demanda au senseï, de lui enseigner les principes de base, ou du moins de le conseiller afin de ne pas succomber bêtement devant les coups de Katana du jeune samouraï…



Sur ce, le maître lui demanda quel était son métier. L’art du Thé répondit l’homme…



Le Maître demanda alors à son visiteur de lui servir le thé. Le vieil homme s’exécuta sous l’œil attentif du Senseî.

Une fois la cérémonie du thé terminée, le maître dit à son interlocuteur : Bien ! Demain lorsque vous commencerez le duel, vous brandirez au dessus de votre tête, le sabre que je vais vous prêtez, puis vous fermerez les Yeux, et j’aimerai que vous vous mettiez dans l’état mental dans lequel vous êtes quand vous pratiquez votre cérémonie du thé.

Puis lorsque vous entendrez un bruit, abattrez simplement devant vous, le Katana de toutes vos forces ! "C’est tout!"



Le vieil homme fit ce que le maitre lui conseilla, le soir du duel, et dans sa position d’attente, sabre au dessus de la tête, se mit dans le même état de sérénité que lorsqu’il pratique sa cérémonie, et l’abattit violemment dés qu’il perçu le mouvement de son adversaire…

                                      


Le jeune et fier bretteur tomba dans la poussière, le crâne fendu…

l’attitude mentale dans laquelle baignait le vieil homme à ce moment là, était le même que l'histoire déjà conté de ce jeune homme dans le bal, ou que Myamoto dans son duel contre le clan Yoshioka…

Absence de peur, absence d’attente de résultat quel qu’il soit, juste un lâcher prise afin que «l’alignement» soit là…

Dans ce cas la lâcher prise est le résultat du travail de l’intention du geste, de la recherche de la perfection sans résultat…



Un Mouvement, une parade, un geste, un coup de pinceau, de sabre bien exécuté, uniquement pour la recherche de l’ultime, fait en sorte que le résultat (qui n’est pas attendu) est efficace…


L’aboutissement de "l’Art" est à ce prix…